Statue blanche dans un musée de MichelAngelo

La statue animée : histoire italienne

Il n’y avait rien que je puisse faire pour alléger le mal-être qui m’envahissait de plus en plus en son absence. Je n’y vis qu’une solution : augmenter les doses de somnifère petit à petit, je veillerais à ne pas prendre de dose mortelle. Quand je lui en fis part, il s’y opposa vivement :

– Non ! Je refuse que tu fasses cela, c’est mauvais pour toi, cela pourrait t’être fatal !

Je lui lançai un regard suppliant, empli de détresse :

– Je ne peux pas faire autrement, j’ai tout essayé et c’est le seul moyen pour que j’aille mieux. Je te promets que je ferai attention, que je ne me mettrai pas en danger. Je n’ai pas le choix.

Il secoua énergiquement la tête :

– Non, tu n’y arriveras pas ! Plus tu prendras des somnifères, mieux tu te sentiras, ça finira par te tuer et je refuse que cela se produise !

Le ton de sa voix baissa soudainement, ce n’était plus qu’un murmure et je dus tendre l’oreille pour l’écouter :

– Tu as un autre choix… Celui de te séparer de moi… Emmène-moi loin d’ici, dans un endroit où tu ne pourras jamais me retrouver. Cet amour qui croît de plus en plus est toxique pour toi. Retrouve une existence normale et aie une vie heureuse loin de moi.

Ma réaction fut proportionnelle à la profonde peine que ses mots avaient produit en moi, je tapai dans le mur, il me retint dans ses bras massifs pour éviter que je me blesse, je sanglotai puis lui hurlai dessus :

– Jamais je ne prendrai une telle décision ! Jamais, tu m’entends ?! Tu crois que je suis inconsciente, que j’ignore que la tournure que prennent mes sentiments est nocive pour moi ?!… Mais l’amour, c’est ça, Angelo ! Il n’y a pas que du bonheur, il y a aussi un lot de souffrance ! L’amour, c’est pour le meilleur mais aussi pour le pire ! Si je dois succomber, qu’il en soit ainsi mais jamais, je ne t’abandonnerai et inutile d’essayer de me faire changer d’avis parce que… loin de toi, je me sentirais vide, je serais malheureuse ! Tu veux savoir ce qu’était ma vie avant de te connaître ?! J’étais seule, Angelo, complètement seule avec mes oeuvres, qui étaient, contrairement à toi, des objets inanimés ! Tu dois te demander pourquoi, non ?! Je n’avais plus foi en l’humanité depuis mon adolescence, mon métier était devenu mon refuge ! Cela m’allait très bien, je prenais moins de risques en côtoyant mes sculptures plutôt qu’en fréquentant des gens, car trop d’Hommes sont impitoyables ! J’attendais de trouver quelqu’un qui correspondrait à mes attentes, je sentais que je le saurai en le voyant et ce fut toi !

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