Statue blanche dans un musée de MichelAngelo

La statue animée : histoire italienne

Il revint vers moi quelques minutes plus tard et me tendit la glace tout en prenant une distance de sécurité. Je persistai devant son attitude prudente :

– Je vous assure que je ne suis pas folle, c’est vraiment arrivé !

Il répondit :

– Je vous crois.

Son regard fuyant indiquait le contraire. Il repartit chez lui peu de temps après à grands pas, comme s’il se trouvait en danger auprès de moi. Je restai seule, partagée entre peine, douleur et colère. Je pris des médicaments pour alléger ma souffrance et restais couchée pendant une durée indéterminée, comme paralysée. Je recouvris petit à petit mon calme et pris conscience de toutes les erreurs que j’avais faites. Je pris un somnifère pour me rattraper mais je ne parvins pas à m’endormir. Désespérée, je tentai de réfléchir mais mon cerveau était trop embrouillé. Je sortis prendre l’air mais ce que je vis, ou plutôt ce que je ne vis pas, empira mon état ; Angelo n’était plus là ! Prise de panique, je tournais en rond. Où pouvait-il être ? Il était impossible qu’il se soit enfui, mécontent de mon attitude, c’était une simple statue lorsque j’étais éveillée ! Étais-je devenue folle au point d’imaginer tout cela ? Après m’être saisie d’un couteau de cuisine, je partis alors voir la seule personne qui était venue chez moi. Il avait sans doute une réponse à me donner, je devais savoir, quel qu’en soit le prix. Une fois qu’il ouvrit sa porte, j’allai droit au but :

– Qu’avez-vous fait de ma statue ? Vous êtes le seul à m’avoir vue et à qui j’en ai parlé ! Où est-elle ?

Devant son hésitation, je fonçai en un éclair sur lui, sortis l’arme de ma poche de manteau et la mis sous sa gorge. J’insistai :

– Où est-il ? Répondez-moi !

Il m’implora d’une voix tremblante :

– Je vous en prie, ne me faites pas de mal ! Vous n’avez pas conscience de ce que vous faites ! J’ai agi pour votre bien, cet objet nuit fortement à votre santé. Elle est là où vous ne pourrez jamais la retrouver.

Je vis son regard vaciller rapidement vers la mer, mais je ne laissais rien paraître. Je le lâchai, puis repartis chez moi avec un sentiment de vide et de profond désespoir en pensant : « Ce n’est pas un objet, c’est celui que j’aime que vous ayez noyé mais vous ne le savez pas. Vous ignorez tout de mon histoire, c’est pourquoi je vous ai épargné. »

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