Statue blanche dans un musée de MichelAngelo

La statue animée : histoire italienne

– Ce n’est pas dans ton tempérament d’être si susceptible et caractérielle. Si cet équilibre dont tu parles doit te provoquer des troubles de la personnalité et te mettre en danger, je le refuse.

C’en était trop, j’explosai :

– Tu me prends pour une enfant ou quoi ?! Je suis irritable parce que je suis épuisée ! Tu sais l’énergie que ça demande de vivre à la fois la réalité et le rêve ?! Tu ignores tout cela, tu ne le vis pas alors ne fais pas comme si tu savais ! J’ai l’impression d’être la seule à fournir des efforts dans cette relation, tu trouves toujours des reproches à me faire alors que je me donne corps et âme à toi ! Tu es en train de me dire que je deviens malsaine d’esprit maintenant ?! On aura tout vu, une statue qui me fait des leçons de vie, non mais je rêve !

Il réagit directement :

– Cesse de me renvoyer tout le temps à ma condition de statue, c’est insupportable ! Tu ne peux pas imaginer comme c’est désagréable ! Si je pouvais alléger ton fardeau je le ferais, mais comme tu le dis, je suis une statue ! C’est moi qui suis convoqué à ton rêve et non l’inverse. Je ne peux pas agir.

Je poussai un soupir exaspéré :

– Oh, je vois, tu te victimises ! C’est vrai que tu es une statue, c’est indéniable, il n’y a pas de quoi en faire tout un plat ! C’est ta forme d’origine, tu n’es pas un humain à la base, c’est tout, ce n’est pas un drame !

Il m’interrompit encore :

– Tais-toi, je suis aussi humain que toi, je ressens les mêmes émotions, j’agis pareil ou presque !

Je ris et répliquai, sarcastique :

– Toi, tu es humain ? Angelo, ouvre les yeux, tu n’existes tellement pas dans mon monde qu’on ne peut se voir qu’en rêve et que pour que notre relation puisse ressembler un tant soit peu aux autres, je suis obligée de prendre des somnifères comme une névrosée ! C’est tellement étrange que je me demande même parfois si je ne deviens pas folle, si je n’ai pas imaginé tout cela à cause de ma pitoyable solitude !

Pour la première fois depuis que je le connaissais, il devint un peu violent, il me secoua, une étincelle nouvelle brillait dans son regard :

– Tais-toi, tu vas trop loin, tu es en train de renier ma part humaine ! Je ne suis pas responsable de cette situation ! Ces somnifères te font de plus en plus perdre la tête ! Arrête tant qu’il est encore temps, cesse ce cirque insensé qui te détruit !

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