Statue blanche dans un musée de MichelAngelo

La statue animée : histoire italienne

Je l’étreignis tendrement. Ainsi se termina notre dispute, dans les bras l’un de l’autre jusqu’à la fin du rêve.

L’augmentation de la dose de somnifères se déroula bien au début. J’y allais progressivement. Je voyais Angelo une demi-heure, deux fois par jour et la nuit. Cette situation nous convenait, nous profitions pleinement de ces moments où nous pouvions être réunis… Puis, plus le temps passait, plus je ressentais le besoin de dormir davantage. Je passais donc d’une demi-heure à une heure, deux heures, trois heures… Je perdais la notion du temps. Je ne savais plus combien de temps je passais à dormir, mais j’étais souvent exténuée à mon réveil car je vivais mes rêves. Je n’avais pas de sommeil réparateur, ce qui commençait à nuire à mon quotidien. Par exemple, alors qu’il faisait jour et que je préparais à manger, je somnolai et m’entaillai profondément le doigt. Pour couronner le tout dans cette malchance qui commençait à s’abattre sur moi, une épine de rose me piqua ce même membre pendant que je contemplais la version inanimée d’Angelo. J’émis un juron, puis constatais que le nombre de roses rouges commençait à atteindre son apogée. Elles envahissaient de plus en plus le jardin. Je fus effrayée sur le moment mais mon état de fatigue endormit mes pensées. Je n’y prêtais plus attention.

Je continuais d’augmenter mes doses de jour en jour. L’autre fois, je crus que j’allais m’évanouir. En sortant de la douche, j’eus le vertige, puis je vis des points comme si la pièce dansait en tourbillonnant sous mes yeux. Je fus obligée de m’asseoir. Des minutes infinies s’écoulèrent avant que je retrouve mon état normal. Je ne raconterai pas ces détails étranges à Angelo, il me dirait que cela fait partie des effets secondaires, mais cela m’importe peu tant que je suis davantage auprès de lui. Grâce aux somnifères, notre relation ressemble plus à celle d’un vrai couple. Je leur en suis reconnaissante.

Une violente dispute éclata entre Angelo et moi un jour. Il m’agaçait encore avec ses histoires d’effets secondaires, car il estimait que l’augmentation de mes doses détériorait de plus en plus mon état. Tout cela parce que Monsieur avait constaté que j’avais de petites pertes de mémoire et avait aperçu mes blessures superficielles ! Je me suis directement enflammée :

– Ce ne sont que des détails et toi, comme d’habitude, tu viens chercher la petite bête ! Ce que tu peux être rabat-joie, tu n’es pas content de me voir plus ? Tu as toujours quelque chose de négatif à dire alors que nous trouvons un équilibre ! Certes, il y a des petites conséquences mais peu importe, je suis heureuse ainsi !

Il m’interrompit, ce que je détestais par-dessus tout :

– Des détails qui vont empirer avec le temps… Bien sûr que je suis heureux qu’on se voie plus mais… je ne veux pas que cela nuise à ta santé. Je cherche seulement à te protéger, mais tu prends sans cesse la mouche ces derniers temps et, ce qui est inquiétant, c’est que tu ne t’en rends pas compte.

Partager l'article

Continuez votre lecture...

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *